Le moto-cross est une discipline tout terrain bientôt centenaire. Grâce à des motos spécialement conçues pour des compétitions spectaculaires, le courageux mais passionné pilote doit être le plus rapide sur un circuit fermé de terre très vallonné, parsemé de bosses, d'ornières et autres pièges. Dans la grande famille des motos TT, il existe le moto-cross, le trial, l'enduro et le super-motard.
Moto-cross : une discipline mondiale
Né en Angleterre au début des années 1920, ce sport mécanique de course sur terre s'est rapidement répandu vers le Sud, notamment la Belgique et la France, avant d'atteindre l'Europe centrale, puis les États-Unis.
Au niveau des circuits, les organisateurs choisissent des terrains meubles de préférence pour favoriser l'adhérence des pneus à (méga) crampons. Ils ont également prévu des zones de sauts, simple à triple, avec parfois une partie plane appelée « table » dans le jargon.
- Le whoop est une série de bosses rapprochées passées à haute vitesse grâce aux suspensions efficaces et à la légèreté de l'ensemble.
- Le camel jump, autre obstacle bien connu des aficionados, où la bosse de décollage est plus petite que celle de réception avec des pentes importantes et étudiées pour amortir l'atterrissage, en plus de suspensions très efficaces.
Au chapitre matériel, une moto-cross est capable d'endurer des courses de vitesse sur un circuit de terre ou parfois de sable. Ces machines, généralement non homologuées, ne peuvent donc pas rouler sur les routes conventionnelles autrement que sur leur remorque. On les retrouvera sur des espaces privés ou réservés à cet usage.
Caractéristiques d'une moto-cross
Pour réussir dans cette discipline, physiquement et matériellement très éprouvante, une bonne machine de moto-cross doit avoir :
- une partie cycle robuste ;
- des suspensions souples à grand débattement ;
- une bonne stabilité ;
- un moteur aussi puissant que possible ;
- une accélération maximale ;
- un démarrage manuel au kick ;
- une boîte à 6 vitesses (5 ou 4 pour les plus fortes cylindrées) ;
- une très grande légèreté (moins de 100 kg).
Avec un design épuré pour un poids minimal, elle ne conserve que l'essentiel d'une moto : un moteur monocylindre très puissant et compact dans une partie cycle haute et bien suspendue. Ainsi, les marques recherchent toujours à obtenir les qualités contradictoires suivantes :
- une excellente maniabilité mais avec une bonne tenue de cap ;
- une puissance maximale mais avec de la souplesse ;
- des suspensions souples à grand débattement mais avec de la stabilité ;
- une grande légèreté mais une partie cycle très robuste.
Important : ultra-légères, et donc dépouillées au maximum, les motos cross ne peuvent pas rouler en dehors des pistes ou espaces privés, sauf si elles sont homologuées, ce qui reste rare. Sur la voie publique, pour les 125 cm³ et +, étant donnée la puissance de + de 40 CV en 125 cm³ 2 temps, il faut donc avoir le permis moto A (antérieur au 18 janvier 2013 ). Avec la réforme de 2013, l'accès aux 2 roues s'est singulièrement compliqué, comme pour décourager les amateurs. Pour utiliser une moto de cross homologuée sur route publique, il faudra ainsi la nouvelle mouture du permis A, avec 2 ans de pratique (ou 24 ans révolus) ou le A2 après 2 ans de pratique.
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Équipements et protections du pilote de motocross
Pratiquer cette activité de sprint sur circuit de terre n'est pas sans danger. C'est souvent au premier virage que les chutes sont nombreuses ! Heureusement, la vitesse moyenne étant peu élevée, le circuit meuble et dégagé, les blessures graves sont rares. Pour les minimiser plus encore, le motard doit impérativement porter :
- un casque de cross homologué ;
- une minerve qui soulage les muscles et les vertèbres du cou ;
- des gants renforcés sur le dessus mais souples et adhérents côté poignée ;
- des lunettes ou un masque anti-projections (cailloux, poussière, boue...) ;
- des bottes montantes plutôt rigides, car renforcées façon ski ;
- des genouillères à coques en aluminium, carbone ou plastique technique doublées de mousses amortissantes ;
- des coudières à coques de protection en cas de chutes ;
- un pantalon étanche et robuste (textiles spéciaux renforcés au kevlar) ;
- une ceinture élastique de maintien lombaire avec ses baleines de renfort arrière ;
- un pare-pierres protégeant épaules et pectoraux (et le dos avec une dorsale intégrée) ;
- un gilet blindé en extérieur par des coques en plastique technique ou carbone-kevlar pour la poitrine.
Notre conseil : même en excellente condition physique, il est recommandé de souscrire une assurance corporelle en plus de celle délivrée par le club de moto-cross ou la Fédération internationale de moto (FIM) et de connaître un bon kiné ou ostéopathe !
Trois catégories, trois puissances
En moto-cross, depuis l'arrivée très marketing des 4 temps, le règlement doit lisser les différences entre les performances historiques des 2 temps avec ces nouveaux arrivants en offrant un (immense) bonus de cylindrée à ces derniers. Ces trois catégories ont été baptisées par la FIM en MX1, MX2 ou MX3, selon la puissance des moteurs qui dépend étroitement de la cylindrée, du régime et du cycle des moteurs (2 ou 4 temps sans suralimentation).
Ainsi donc, en compétition régionale ou internationale, on retrouve des courses mêlant des modèles aux parties cycles similaires mais dotés d'un bloc 2 ou 4 temps, selon les choix des pilotes et des sponsors :
- MX1 : moteurs 2 temps 250 cm³ contre des 4 temps de 450 cm³ ;
- MX2 : moteurs 2 temps de 150 cm³ contre des 4 temps de 250 cm³ ;
- MX3 : moteurs 2 temps de + de 250 cm³ contre des 4 temps de + de 450 cm³.
Chronologiquement les premiers, les ultra-performants moteurs à 2 temps se font rares dans les catalogues constructeurs au-delà de 250 cm³ en raison du règlement actuel. Leur pollution, inexistante en injection directe, n'est de plus pas (encore) un critère majeur en compétition et le bruit des 4 temps est bien plus pénible et difficile à assourdir. Leur mécanique est plus simple, plus fiable et toujours aussi terriblement performante ! Leur coût d'achat et d'entretien toujours bien inférieur à celui des 4 temps... Il n'est donc pas étonnant d'assister à un retour vers les 2 temps en + de 250 cm³.
À noter : pour les adolescents et les débutants, dès 6 ans, le moto-cross se pratique avec de petits moteurs 2 temps de 50 cm³, 65 cm³ ou 85 cm³ légers, compacts et économiques.
Avantages et inconvénients des moto-cross
Par définition, toute spécialisation d'une machine pour une utilisation précise et optimale lui enlève autant de sa polyvalence. Bien évidemment, la moto-cross n'échappe pas à cette règle universelle.
Ses qualités restent toutefois indéniables :
- ses performances moteur extrêmes (surtout 2 temps) ;
- ses technologies embarquées (suspensions, motorisations, alliages légers et process de fabrication) ;
- ses sensations ultra-sportives ;
- le caractère non indispensable du permis, si la moto est non homologuée (mais licence ou CASM exigé) ;
- son accessibilité dès 6 ans aux filles et aux garçons ;
Bon à savoir : sauf sur demande spéciale au constructeur, ou homologation à titre isolé auprès de la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), la motocross ne dispose pas des accessoires (signalisation, rétroviseurs, etc.) indispensables pour circuler sur route. C'est la différence majeure avec les motos d'enduro.
Côté inconvénients pour cette formule 1 des circuits de terre, on notera :
- son utilisation exclusive sur circuit fermé ou espaces privés ;
- une usure logiquement (très) rapide ;
- un entretien permanent et onéreux (surtout en 4 temps) ;
- son budget de fonctionnement élevé (entretien, pneus, lubrifiants et carburant).
Prix d'une moto-cross neuve : à partir de 3 700 €
Le tarif d'une moto-cross varie considérablement selon sa cylindrée, sa marque et la clientèle visée.
Dans la catégorie normale de 65 à 500 cm³, 2 et 4 temps, les prix débutent à 3 700 € pour une moto d'adolescent et va doubler pour une moto de 450 cm³. Ainsi, une moto-cross de gamme haute peut atteindre 10 000 €.
Notez aussi que, de façon générale, à cause des règlements MX actuels, les 2 temps limitées à 250 cm³, sont nettement moins onéreuses à l'achat et à l'entretien que les 450 cm³ 4 temps dites équivalentes.
Enfin, pour les 6 ans et plus, on trouve des pocket-bikes cross dès 250 € ou 350 € en version électrique. Les pit-bikes, également utilisés dans les paddocks des circuits, sont un peu plus chers, 500 € en moyenne. Ces moto-cross de loisir sont coiffées par des dirt-bikes dont les prix oscillent entre 1 000 et 1 400 €.
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