Le bridage de la moto est une pratique qui vise à limiter la vitesse du véhicule. Il est imposé par le gouvernement selon l’âge, l’expérience du motocycliste et la puissance de son engin. Ces restrictions sont des dispositifs de lutte contre l’insécurité routière.
Qu’est-ce que le bridage de la moto ?
Brider une moto consiste à entraver son moteur afin qu'il ne délivre pas toute sa puissance. Concrètement, il s’agit de réguler la vitesse de pointe d'une moto grâce à des brides situées dans le moteur et plus précisément dans l’échappement, pour certains modèles. En pratique, une 50 cm3 bridée peut atteindre les 45 km/h ; sans ses entraves, elle peut évoluer aisément à 70 km/h.
En France, on utilise ce système pour les conducteurs les plus jeunes, les nouveaux détenteurs de permis ou les motos qui développent plus de 100 CV. L'article R311-1 du code de la route limite donc la puissance des grosses cylindrées à 73,6 kW.
Cette mesure unique en Europe est inscrite dans la législation française dans le cadre de la lutte contre l’insécurité routière.
Réglementation autour du bridage de la moto
En termes de sécurité routière et de législation, la France a tendance à s’aligner sur les normes européennes. Les conditions de bridage semblent donc évoluer avec le temps. Depuis, le 9 janvier 2013, les conditions d’accès aux motos puissantes changent ; à présent, il est possible de circuler sur une moto de plus de 100 CV sous certaines conditions.
La réforme de janvier 2013 ouvre la voie. Désormais, l’accès à une plus grande puissance est possible par paliers progressifs, ainsi :
- Pour conduire un véhicule bridé à 50 cm3, le conducteur doit être âgé de 14 ans et posséder son BSR ou, à défaut, le permis AM. En tant que débutant, il n’a pas accès à un modèle plus puissant avant ses 16 ans.
- À partir de 16 ans, le permis A1 permet de posséder une moto bridée à 125 cm3. Le code est obligatoire et un examen pratique (plateau et circulation) sanctionne une formation d’au minimum 20 heures.
- À 18 ans, il est possible de passer son permis A2. Ce dernier donne en théorie le droit de conduire une moto ou un scooter bridé à 400/600 cm3. En réalité, la moto ne peut dépasser 35 kW, soit 47,5 CV de puissance.
- Ce n’est qu’au bout de deux ans de pratique et après avoir suivi une formation de 7 heures que le motard peut prétendre au permis A qui n'ordonne plus de besoin de bridage… tant que la monture n’excède pas les 100 CV !
Bridage de la moto : bientôt la fin de l’exception française
Avant janvier 2016, la puissance du moteur d’une moto ne pouvait pas être supérieure à 100 CV. Cette directive unique sur le territoire européen était réservée à l’Hexagone. À présent, il est possible de circuler sur les routes françaises au guidon d’une moto qui développe plus de 100 CV si elle répond à certaines conditions rassemblées sous la norme Euro 4.
Cette norme implique que la moto soit neuve, puisque homologuée par les constructeurs et commercialisée après 2016. Elle doit répondre aux directives européennes en ce qui concerne les émissions polluantes et être équipée d’un système de freinage antiblocage (ABS).
Pour le moment, les motos neuves qui ne sont pas estampillées Euro 4 ne peuvent pas circuler si elles ne sont pas bridées. Une situation qui pourrait évoluer puisque le ministère de l’Écologie a l’intention de publier un arrêté qui stipule que la seule condition pour le débridage des motos de plus de 100 CV est la présence d’un système de freinage. Idem pour les anciens modèles. Il faut donc continuer à patienter.
Bon à savoir : la réglementation est stricte en termes de débridage. Si vous céder à un tiers une moto débridée sans l’en informer, vous risquez la prison et 7500 € d’amende ! L’utilisation d’une moto débridée en cas d’accident est fortement sanctionnée : en cas de blessure involontaire, vous risquez 5 ans de prison et 75000 € d’amende.