Moto enduro

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Moto enduro Thinkstock

L'enduro de loisir ou de compétition, est une pratique (très) sportive de pilotage sur un terrain balisé ou des chemins en pleine nature qui s'apparente à du cross en mode endurance. Ces machines tout terrain peuvent même occasionellement emprunter la route classique car elles sont homologuées.

À l'instar des motos de route, leur cousines tout-terrain se divisent en plusieurs sous-catégories, à savoir la moto-cross, la moto de trial, la moto d'enduro et la moto supermotard. Comme son nom l'indique clairement, l'enduro est une discipline d'endurance sur un ou plusieurs jours et parfois en nocturne. Symbole de liberté, elle permet de découvrir la nature sans (trop) de contraintes et peut se pratiquer :

  • en loisir, sur des chemins ouverts du domaine public, reliant des zones de franchissement plus difficiles ;
  • en compétition, avec un parcours de spéciales chronométrées en tout-terrain et reliées sur des chemins voire des routes normales, avec des centaines de participants pour les épreuves internationales.

Moto enduro : caractéristiques

Plus polyvalentes que les versions spécialisées dans le cross, ces machines tout-terrain nécessitent un permis moto et une assurance spécifique. Hautes et dotées de suspensions à très grand débattement, on voit immédiatement leur proche parenté avec les modèles purement cross.

En effet, contrairement à la moto-cross, la moto enduro roule principalement en tout-terrain, mais également sur les voies ouvertes à la circulation normale, où tous les usagers se doivent de respecter le code de la route.

Homologation des motos enduro

À la différence de la moto cross, la moto enduro dispose de :

  • son homologation ;
  • sa carte grise ;
  • son immatriculation (après l'achat) ;
  • un moteur de (50)125 à 650 cm  2 ou 4 temps ;
  • des suspensions issues du cross et d'une masse très réduite (en moyenne 110 kg) ;
  • un dispositif de signalisation lumineuse, sonore et d'éclairage.

Bon à savoir : pour débuter dans cette discipline, il existe aussi une catégorie enduro 50 cm³ accessible dès 14 ans, avec l'obtention de l'ASSR (attestation scolaire de sécurité routière), puis le BSR (brevet de sécurité scolaire) d'un coût variable de 100 à 300 €.

Moto enduro : rouler sur route comme sur piste

Puisqu'elle est homologuée, la moto enduro possède l'équipement minimal réglementaire et nécessaire à la circulation sur route, notamment un phare avant. Cela dit, pour remplir pleinement une épreuve d'enduro de loisir et a fortiori de compétition, elle reprend la robuste partie cycle haute héritée du modèle cross de sa marque et un moteur à peine moins puissant, mais plus souple.

En résumé, une moto d'enduro :

  • a les équipements obligatoires pour la route classique : phare, rétroviseur gauche, feux de position et de stop, avertisseur sonore ;
  • est équipée d'un moteur puissant 2 ou 4 temps;
  • possède des suspensions à grand débattement (300 mm ou plus) tarées plus souples qu'en cross ;
  • roule avec des pneus polyvalents tout-terrain (sable, meuble ou dur avec ou sans cailloux).

Quel type de moteur pour la moto enduro ?

Comme pour toutes les motos globalement, les caractéristiques d'une enduro portent sur plusieurs éléments dont le principal reste le moteur. On distingue deux familles, presque exclusivement en monocylindres (comme en cross) :

  • les 2 temps : légers, puissants et nerveux de 50 à 300 cm³ voire plus autrefois (400, 500 et +) ;
  • les 4 temps : plus faciles à piloter, suffisamment puissants grâce à leur bonus réglementaire de cylindrée de 125 à 650 cm³.

Les 2 temps restent présents dans les petites et moyennes cylindrées, où le 4 temps serait très insuffisant. Ils sont fiables légers et faciles à entretenir. De plus, en cas de réfection moteur, l'intervention sera relativement économique et rapide. Avec l'arrivée annoncée de l'injection directe depuis 2001 et prouvée en 2014 avec la Sherco 300 SE-R et une KTM de même cylindrée, la pollution est un problème résolu et les 2 temps ne disparaîtront donc jamais pour cette raison.

Que reste t-il donc aux 4 temps ? Un couple inférieur mais linéaire qui pardonne les erreurs de pilotage, un bruit particulier et un choix marketing stratégique de certaines marques depuis 15 ans. Leur entretien, très fréquent, doit être rigoureux (huiles de très haute qualité, filtres et autres pièces spéciales). Leur fiabilité est elle limitée et la réfection complexe est très onéreuse. En effet, il s'agit presque d'un monocylindre de Formule 1, sauf pour les Aprilia RXV dotées d'un V-twin encore plus rageur !

Moto enduro : loisir ou compétition

Pratiquer l'enduro se fait donc en loisir, en amateur plus ou moins aguerri ou en compétition, en pilote privé ou (d')usine.

Entraînement ou loisir amateur

Il consiste à parcourir des chemins publics ou privés naturels (avec autorisation préalable) débouchant sur plusieurs zones techniques dites de franchissement. Grâce à leur homologation, on pourra rentrer chez soi par une route classique. Très souvent, ces randonnées de 50 à 100 km par jour se font à plusieurs motos, regroupées ou non dans un club ou une association locale de passionnés.

Rouler sur une moto enduro pour le plaisir ressemble à une randonnée mécanisée en pleine nature, seul ou le plus souvent en groupe pour d'évidentes raisons de sécurité en cas de chutes ou de pannes. Faute de règlement comme en compétition, il n'y a donc pas d'instructions précises ou de course contre la montre. Il convient toutefois de :

  • respecter le code de la route sur les routes classiques ;
  • respecter l'environnement pour ne pas subir les foudres (parfois cruelles) des riverains ;
  • porter les équipements de sécurité dérivés du cross, en plus du casque obligatoire.

À noter : depuis 1990, l'association CODEVER lutte pour maintenir les chemins publics et conserver un minimum de liberté afin de pratiquer l'enduro en France. D'autre part, elle défend les pratiquants agressés ou tombés dans des pièges affreux tendus par quelques locaux devenus hystériques...

Compétition en pilote privé ou (d')usine

La compétition d'enduro se pratique sur des routes, pistes ou chemins balisés et réglementés à des dates bien définies. C'est une épreuve d'endurance qui dure plusieurs heures et s'étend souvent sur plusieurs jours.

En France, grand pays historique de l'enduro, les plus connues et médiatisées sont l'enduro du Touquet-Paris-Plage (Enduropale), la Gilles Lalay Classic et le Trèfle lozérien.

En international, il existe un championnat du monde, l'Enduro world championship (EWC) composé d'une dizaine de grands prix par saison, dans autant de pays élus et courus durant une semaine. N'oublions pas l'International six days of enduro (ISDE), les 6 jours en Français, qui se déroulent 1 fois par an dans l'une des grandes nations historiques de la discipline (France, Italie, Suède, Espagne, Belgique ou Finlande).

Pour info : l'EWC consiste à concourir sur un chemin balisé par des banderoles lors des spéciales chronométrées. Ces zones techniques sont reliées par des chemins de liaison avec des points de contrôles horaires. Au total, la boucle complète mesure environ 60 km et dure quelques heures, sur plusieurs jours : une épreuve d'endurance très sélective !

Des pilotes classés en trois catégories : Élite, Nationaux et Juniors. À ceux-ci, on doit ajouter les catégories Espoirs (125 cm³), Féminin et Vétérans.

Côté motos, par un règlement d'équivalence de cylindrées (très) critiquable, comme ce fut le cas en grand prix de vitesse moto, les 4 temps sont clairement avantagés, souvent par pure stratégie marketing :

  • les 125 cm³ 2 temps sont confrontées aux 250 cm³ 4 temps ;
  • les 250 cm³ 2 temps aux 450 cm³ 4 temps ;
  • les 300 cm³ 2 temps aux + de 450 cm³ mono et bicylindres.

À noter : comparé à un modèle cross, la boîte de vitesse possède un 1er rapport plus court, utilisé en franchissement façon trial. Le dernier au contraire, 5 ou 6e, rallongé de façon à permettre de rouler à une allure normale sur route ouverte, sans surrégime moteur.

Équipement du motard « enduriste »

Naturellement, le motard « enduriste » doit porter des équipements de sécurité semblables à ceux utilisés en cross, puisque les machines et les risques encourus sont voisins. En pratique, il faut éviter au maximum de se blesser gravement, en cas de chute ou de choc avec arbres, murs ou rochers. La sécurisation est une nécessité absolue et même si le risque zéro n'existe pas, les enduristes doivent en prévention prévoir un équipement complet :

  • casque et masque ou lunettes de type cross ;
  • bottes de cross donc renforcées à l'extrême ;
  • genouillères ;
  • coudières ;
  • gants de cross ;
  • gilet de protection et pare-cailloux ;
  • vêtements renforcés : veste, pantalon...

Important : compte tenu des risques inhérents à cette discipline et les sommes en jeu (matériel et humain), il convient de bien assurer la moto enduro ainsi que son pilote avec une police spécifique.

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Avantages et inconvénients de la moto enduro

Une  machine d'enduro est une moto de cross « plus civilisée » capable d'emprunter les voies de circulation normales, en dépannage seulement, car son autonomie en carburant est limitée. Cela dit, cette polyvalence minimale fait toute la différence à l'usage et reste la raison première du succès de cette formule : elle se pratique (presque) n'importe où, même sans encadrement précis en loisir amateur.

En résumé, ses principaux avantages sont :

  • sa réelle polyvalence : utilisable au quotidien sur les routes pour de courts trajets, comme sur les chemins  les plus difficiles voire en compétitions ;
  • un grand choix de modèles neufs et d'occasion ;
  • des qualités routières essentielles ; légère, bien suspendue et performante ;
  • les sensations exclusives qu'elles procurent en parcourant la nature.

Au chapitre des inconvénients, on observe :

  • une autonomie souvent limitée à moins de 100 km en tout terrain ou 150 km sur route ;
  • une grande hauteur de selle héritée des modèles cross ;
  • une tenue de route moyenne due aux pneus mixtes ;
  • un moteur 4 temps fragile, exigeant côté entretien et onéreux en cas de panne ;
  • un prix d'achat élevé du à de faibles volumes de production.

Prix d'une moto enduro neuve : à partir de 3 000 €

L'achat d'une moto enduro reste abordable en occasion mais relativement onéreux en neuf. De plus, il convient de ne pas oublier les frais d'entretien élevés (surtout en 4 temps) car l'enduro martyrise toute la mécanique, sans compter les inévitables chutes.

Une entrée de gamme en 125 cm³ 4 temps coûte à peu près 3 000 €, alors qu'une moto enduro haut de gamme dépasse les 10 000 .

Voici quelques exemples : Yamaha WR125R = 4 000 € ; HM CRE 125 Competition = 5 600 € ; Sherco SE 300 IR = 9 300 € ; KTM 690 Enduro = 8 500 €.

Bon à savoir : du côté des 50 cm³, les tarifs s'échelonnent de 2 000 à 5 000 pour les enduro Sport plus onéreuses, avec un choix d'une bonne quinzaine de modèles en neuf.

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